Le noeud gordien

«Les filles de Changhaï» est un terme pour un style particulier de la publicité des années 1920 et 1930 qui a représenté des femmes très modernes et belles de Shanghai, en Chine. Ces affiches annonçaient une grande variété de produits, y compris les cigarettes, la gomme, les piles, le parfum, la médecine et beaucoup d'autres. Shanghai a connu un boom de la population dans les années 1920, lorsque des milliers de Russes et d'immigrants juifs ont fui l'Union soviétique après la Première Guerre mondiale. Au début des années 1930, Shanghai était devenu la cinquième plus grande ville du monde et était la résidence d'environ 100.000 étrangers. Les yeux du monde étaient sur la ville, et Shanghai est devenu connu comme la «capitale des nouvelles de la Chine» en raison d'un intérêt mondial croissant dans l'Extrême-Orient et la préoccupation croissante concernant les relations de l'Occident avec le Japon. L'intrigue concernant cette terre lointaine peut avoir influencé la popularité incroyable des annonces des filles de Shanghai du début du 20e siècle. Shanghai a également été connu pour être un pionnier dans l'industrie de la mode, et les filles de Shanghai ont été considérés comme des icônes de mode glamour.  Bien que Shanghai soit presque aussi éloignée que l'on puisse voyager, la ville se vantait d'une technologie de pointe et d'une apparence décidément occidentale. Vers 1900, il y eut une immense poussée à Shanghai pour moderniser tout. Les équipements et les progrès nés en Occident tels que les ascenseurs, la climatisation, l'éclairage au néon et les grands magasins, ont fait leur apparition à Shanghai presque immédiatement. En 1882, Shanghai a été la première ville en Chine à installer l'éclairage de rue électrique. La fascination de l'Est envers l'Occident (et vice versa) a été parfaitement complétée dans les annonces des filles de Shanghai. Les filles de Changhaï fusionnent sans faille la beauté délicate et minutieuse de l'Est avec les avancées et les désirs tendances et progressistes de l'Occident.  Lorsqu'une région cherche à se moderniser, il n'est pas rare que les médias deviennent plus provocateurs dans un effort pour réviser les stigmates et les tabous sociaux. Les filles de Shanghai étaient un bon exemple de cette tendance commune. Les annonces de filles de Changhaï ont comporté de belles femmes asiatiques dans le détail vivant, coloré. Bien que les annonces étaient censées promouvoir les produits, les annonces elles-mêmes étaient des œuvres d'art. Les publicités et autres accessoires étaient généralement reproduits à partir d'œuvres d'art peintes à la main et signées par l'artiste qui l'a créée. En plus de la beauté des pièces, les annonceurs ont profité de la devise «sex vende», en présentant parfois les dames dans des tenues révélateurs. «Révéler» à cette époque signifiait parfois représenter des femmes dans un court-chi-pao de forme-ajustement, ou robe d'une pièce asiatique classique. D'autres annonces ont présenté des femmes dans des vêtements encore plus séduisants et provocateurs.  Le défi aux attentes à l'ancienne des femmes ne s'est pas terminé avec les vêtements qu'ils portaient dans les publicités. Les femmes de Shanghai voulaient moderniser non seulement leur apparence, mais aussi leurs libertés. Les femmes étaient représentées dans des rôles jusqu'alors inconnus dans la culture chinoise, comme jouer un jeu européen de billard. Jusqu'à ce point, les femmes figurant dans les peintures chinoises sont apparues dans l'art pour le seul but d'être admiré par les hommes. En un sens, les femmes des peintures plus anciennes ont subi une diminution du statut social simplement en y apparaissant. Alors que les filles de Shanghai ont certainement utilisé leur prouesse sexuelle pour attirer l'attention, c'était sur leurs termes. Au lieu d'être seulement un joli visage sans aucun sens réel, ces dames modernes ont le pouvoir subtil de hypnotiser une multitude de nations.  Carl Crow, un écrivain de Missouri né en 1884, a commencé la première agence de publicité occidentale à Changhaï, qu'il a dirigée pendant 19 années de sa vie. Crow est principalement crédité de la tête de file du phénomène de marketing des filles de Shanghai. Crow a également été le rédacteur fondateur de la Shanghai Evening Post, et a écrit 13 livres de sa vie. Le Shanghai qu'il a rencontré à son arrivée en 1911 n'était pas le même Shanghai quand il est parti 25 ans plus tard. L'énorme boom économique avait transformé la ville immensément - et Crow avait transformé son rôle dans la publicité.  Articles publicitaires avec les filles de Shanghai est très populaire et de collection. On constate que les femmes qui apparaissent dans les anciennes publicités de Shanghai du tournant du XXe siècle ne sont pas aussi captivantes que celles des années 20 et 30. En outre, l'œuvre d'art n'est pas aussi dynamique et charismatique que ses homologues contemporains. Les produits publicitaires d'origine et de reproduction, les cartes postales et les affiches présentant les filles de Shanghai restent en forte demande, même presque 100 ans plus tard.